La pêche “no kill”, ou catch and release, s’inscrit dans une logique de protection des espèces marines, en particulier le bar. Cette pratique gagne en popularité auprès des pêcheurs sportifs, car elle permet de préserver les ressources halieutiques tout en continuant à pratiquer une activité passionnante. Le bar, espèce emblématique des côtes françaises, est particulièrement vulnérable à la surpêche, notamment en raison de sa lenteur à atteindre la maturité sexuelle. Relâcher les spécimens après leur capture permet de maintenir un équilibre dans les populations, surtout pour les jeunes bars et les femelles en période de reproduction. Ce geste, en apparence simple, joue un rôle déterminant dans la survie de l’espèce à long terme.
Minimiser le stress et les blessures lors du no kill
Le succès du “no kill” repose sur une manipulation délicate du poisson, réduisant au maximum les dommages physiques. Le combat doit être écourté autant que possible pour éviter l’épuisement du bar. Un poisson qui se bat trop longtemps accumule de l’acide lactique dans ses muscles, ce qui peut entraîner une mort différée même après sa remise à l’eau. Utiliser un matériel adapté, comme une canne plus robuste et un frein bien réglé, permet de limiter la durée du combat et de préserver l’énergie du poisson. Cela réduit également le stress qu’il subit, augmentant ainsi ses chances de survie.
Manipuler correctement le bar après sa capture est tout aussi essentiel. Toucher le poisson avec des mains mouillées est une règle d’or dans le “no kill”. Cette précaution protège la couche de mucus qui recouvre sa peau, laquelle agit comme une barrière naturelle contre les infections et les maladies. L’utilisation d’une épuisette à mailles en caoutchouc est aussi fortement recommandée pour éviter de retirer ce mucus vital. De plus, lorsque le poisson est retiré de l’eau, il doit y rester le moins longtemps possible afin de limiter les risques d’asphyxie.
L’importance des outils adaptés
Les outils utilisés pour le “no kill” doivent être choisis avec soin. Les hameçons sans ardillons sont préférables car ils facilitent le décrochage rapide du poisson, réduisant ainsi les blessures internes. De plus, le recours à un dégorgeoir en cas d’hameçonnage profond est indispensable pour minimiser les dommages internes. Une manipulation rapide et efficace avec des outils adaptés diminue le temps pendant lequel le poisson est manipulé hors de l’eau, maximisant ainsi ses chances de survie après la remise à l’eau.
La remise à l’eau dans des conditions optimales
Une fois le poisson décroché, il est essentiel de lui donner le temps de se rétablir avant de le relâcher. Revitaliser le bar dans l’eau avant de le lâcher est une pratique courante dans le “no kill”. Cela permet d’éliminer l’acide lactique accumulé pendant le combat. Il suffit de tenir doucement le poisson par la queue, tête dans le courant, et de le laisser retrouver ses forces. Une fois que le bar commence à se débattre vigoureusement, il est prêt à être libéré. Cette étape est cruciale pour éviter qu’il ne succombe au fond après quelques mètres, faute d’oxygène ou d’énergie suffisante.
Protéger les grands spécimens pour le bien de la population
Relâcher les plus grands spécimens est également une action stratégique pour la préservation de la population de bars. Les femelles de grande taille sont des reproductrices particulièrement prolifiques. Par exemple, un bar de 80 cm peut produire plusieurs millions d’œufs, bien plus qu’un plus jeune poisson. En optant pour un prélèvement raisonné ou en relâchant systématiquement les gros spécimens, les pêcheurs contribuent à la pérennité de l’espèce. En parallèle, la remise à l’eau des femelles en période de frai est un geste responsable qui aide à maintenir un équilibre écologique durable.
La pêche “no kill” du bar est bien plus qu’une simple tendance ; c’est une responsabilité partagée entre tous les amateurs de ce poisson. Grâce à des pratiques respectueuses et à une gestion prudente des captures, cette approche permet de protéger l’avenir de l’espèce tout en assurant la pérennité d’une pêche durable et éthique.
Pour moi, la pêche, c’est un art. Le bar m’a toujours fasciné et je ne m’en lasse jamais. J’aime pêcher depuis le bord en spinning ou en surfcasting, en partageant avec vous les sensations de mes captures et les moments magiques où je relâche un poisson pour qu’il continue de nager. Mes sessions sont une aventure à chaque lancer ! 😊
